Politique monétaire de la BCE et guerre en Ukraine : explication

Le 20 avril 2022

Jeudi 14 avril 2022 la Banque centrale européenne s’est réunie pour décider de la politique à adopter concernant les prochains mois. De nombreux acteurs sont restés intrigués par la position adoptée par la BCE.

 

La situation actuelle

La guerre en Ukraine ainsi que les différentes sanctions envers la Russie restent évidemment les causes principales de cette montée assourdissante de l’inflation. De plus, des tensions se font ressentir sur les chaînes d’approvisionnement due aux divers confinements en Chine.En France le taux d’inflation a atteint 7,5 % en mars sur un an, la cible de la BCE étant 2%, la réunion de ce jeudi était très attendue afin de donner une ligne directrice aux marchés financiers ainsi qu’aux banques.

             

La BCE prône la prudence

Face à cette forte inflation, il était prévisible que la BCE opte pour une augmentation des taux immédiates et sévères. Cependant, Christine Lagarde a explicité que les causes de l’inflation étant principalement importées, il n’était pas judicieux d’adopter une politique stricte sans avoir une esquisse des conséquences de la guerre en Ukraine sur la croissance économique française.

Si la Banque centrale n’a pas choisi une augmentation de taux radicale, elle a décidé de continuer sa lancée vers la normalisation de sa politique monétaire et ainsi de progressivement adoucir l’interventionnisme mis en place pour lutter contre les retombés de la crise du Covid-19. En ce sens, la BCE a annoncé réduire progressivement son enveloppe destiné aux achats d’actifsqui avait été instaurée dans le cadre du Asset Purchase Program (APP). Pour rappel ce programme est un outil non conventionnel qui permet à la BCE de racheter massivement différents titres et obligations avec pour finalité une influence à la baisse sur les taux d’intérêts et une influence à la hausse sur l’inflation. L’enveloppe mensuelle qui est actuellement de 40 milliards d’euros, sera réduite à 30 milliards en mai puis 20 milliards en juin. La banque centrale attendra ensuite la réunion de juin pour décider du sort de ce programme et de possiblement y mettre fin. La fin des achats précèderait, selon Christine Lagarde, une hausse des taux directeursqui sont pour l’instant de -0,5 % pour le taux de dépôt, 0 % pour le taux de refinancement et 0,25% pour le taux marginal. Le marché semble cependant déçu par ces annonces et le taux de change euro-dollars est en net recul.

 

Un resserrement des taux pour la FED

Aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED) a amorcé depuis mars une augmentation des taux directeurs, de 0% ils sont aujourd’hui à 0,50% et une nouvelle augmentation début mai serait envisagée. L’objectif est d’approcher un taux directeur neutre entre 2% ou 2,5%, cela veut dire un taux qui n’aurait aucun effet sur une économie à l’équilibre.La FED recherche un taux qui permettrait d’endiguer l’inflation mais ne briderait pas l’économie et donc la croissance, mais certains gouverneurs considèrent qu’en adoptant une politique aussi directe il sera difficile d’éviter une récession. La Banque d’Angleterre a elle aussi amorcé une hausse des taux.

 

Les colombes et les faucons

Au sein des différents conseils des banques centrales le débat oppose les « faucons » et les « colombes ». L’opposition de ces deux « camps » est historique et se réveille à chaque insécurité. Les colombes prônent la souplesse et ne veulent pas empêcher une reprise de la croissance, malgré une inflation qui atteint des sommets. Les faucons souhaitent quant à eux des mesures fortes de lutte contre l’inflation, par peur que cette dernière s’installe et ne soit plus lié aux conjonctures de guerre.

 

En conclusion

Si aussi bien en France qu’aux Etats-Unis l’inflation est de mise, il est important de noter qu’une grande partie de cette dernière est due au prix du carburant et des denrées alimentaires, la Russie et l’Ukraine étant d’importants exportateurs de blés et d’huiles. Si la BCE interroge par sa politique, l’Europe pourrait ressentir de manière plus violente les conséquences de la guerre en Ukraine que les Etats-Unis. Les marchés craignent une stagflation à la suite de cette crise, ce qui peut expliquer l’attentisme du Conseil des gouverneurs. La banque de France a d’ailleurs corrigé sa position sur la progression du PIB des trois premiers mois de l’année, la progression annoncée est de 0,25% contre 0,50% auparavant.

 

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Article par : Darina ATTANASIO

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